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POURQUOI L' APPAREIL JETABLE ?

pourquoi l'appareil jetable ?

Nous étions début juin quand je me suis mise à éplucher, dans la maison de ma grand-mère, tous les albums photos sur lesquels je tombais. J'ai trouvé ça vraiment agréable de pouvoir se remémorer de supers moments, simplement en regardant une photo. Il est vrai que de nos jours, il devient rare d'aller les faire développer et je trouve ça dommage. Nous prenons des photos parce que quelque chose nous plaît, nous rend heureux, mais une fois l'instant capturé, acquis, il est très rare que nous y repensions.

 

Alors, après avoir analysé l'équivalent de trente ans de souvenirs, j'ai voulu, moi aussi, laisser des traces. Je veux que, dans dix ans, je puisse regarder un album photo en repensant à ces moments qui m'ont rendue heureuse.

Donc j'ai pris la décision d'utiliser un appareil jetable pour (presque) toutes mes photos de vacances. Mais attention, ça ne s'est pas fait aussi vite que je l'ai écrit ahah.

J'appréhendais le fait que les appareils jetables ne fassent pas de très bonnes photos. Je me trompais. Ma mère m'a convaincue sur ce point en m'affirmant que ces appareils photos étaient de bonne qualité, et équivalaient largement à un téléphone.

J'étais également inquiète en ce qui concernait le nombre de poses que contient un jetable. Trente-six en l’occurrence. Il suffisait juste de tourner le « problème » dans l'autre sens : moins de poses, moins de tri ! J'en avais carrément marre de passer trois jours à trier les 400 photos prises pendant les vacances. Puis, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre : j'ai donc décidé de me limiter à trente-six clichés pour deux semaines de colo.

Après deux intenses semaines de réflexion (oui, ça m'arrive), j'ai décidé de passer le cap et de me rendre à la Fnac (Maman tu me pardonneras pour ce mytho qui est le seul de l'article, tout le monde sait très bien que c'est toi qui y est allée...) pour l'achat qui allait clairement changer mes vacances : celui du Kodak fun flash

Et vous allez voir que ça n'a eu (presque) que des conséquences positives :

Premièrement, j'ai vraiment dû me concentrer sur la photo que j'allais prendre. Je ne pouvais pas me permettre qu'elle soit floue, je ne pouvais pas me permettre de mitrailler. J'ai dû prendre l'instant en photo. Et maintenant, après le tirage, je peux me souvenir exactement de ce que j'ai dû faire ou de ce que j'ai dit au moment où j'appuyais sur le bouton.

Celle où j'ai failli tomber dans l'eau en glissant sur des rochers, celle où j'ai dû passer au dessus d'un gros allemand qui dormait pour voir le hublot, celle où j'avais les pieds dans le vide, celle où j'ai dû attendre un quart d'heure qu'il n'y ait plus personne dans le champ...

Je n'étais pas côté hublot. 

Oui, oui, un quart d'heure dédié à cette photo.

Valeur sentimentale... La dernière photo de la pellicule.

 

J'aime beaucoup cet effet un peu vintage que donnent ces pellicules. Le grain est extrêmement fin et les couleurs sont très douces. Cela donne des photos différentes que celle que l'on a l'habitude de voir.

 

 

En étant limité, tout est réfléchi, et c'est là que l'on prend vraiment un moment en photo. C'est là que la photo vous provoque une émotion. Même si la photo est floue, que l'on voit un bout de votre doigt, qu'importe : vous vous souviendrez du moment. Et je pense que c'est l'essentiel. On a beau vouloir la plus belle photo, celle qui atteindra les 1000 j'aime sur Instagram, quel est l'intérêt si elle ne vous procure rien ?

On voit (encore) mon doigt.

Par ailleurs, mon petit Kodak m'a évidemment rappelé mon enfance. Ces classes découvertes au primaire, où toutes les photos étaient floues, moches, et l'appareil saturé au bout de deux heures ? J'aurais tout donné pour regarder à nouveau dans le petit rectangle comme à l'époque. C'est, je trouve, beaucoup plus amusant qu'avec un téléphone. Beaucoup plus original aussi.

 

J'ai écrit « presque » un peu plus haut parce que, comme vous pouviez vous en douter, la pellicule a été finie avant la fin du voyage. Trente-six peloches, c'est peu, donc il faut sélectionner. Je me suis retrouvée à ne pas prendre certaines photos, à réfléchir. « Est-ce que j'ai vraiment besoin de cette photo ? Non, je me souviendrais de ce paysage. ». Et c'est le cas.

 

Enfin, prendre des photos avec un jetable, c'est un peu sortir des sentiers battus. Je vous avoue que cet article n'aurait jamais vu le jour si mes photos de vacances ne m'avaient pas convenue. Il faut savoir qu'il est assez difficile de prendre des photos avec ce genre d'appareil puisqu'il faut rester relativement immobile. A la moindre secousse, vous avez une photo floue.

Vous vous imaginez donc mon état d’excitation au moment de récupérer mes tirages. C'est ça aussi, la magie de l'argentique. On ne sait pas à quoi s'attendre, on est impatient. Habitués à tout avoir de suite, on prend l'habitude de se confronter à autre chose. Dès lors que l'on ouvre la petite boîte en carton, on savoure. Et c'est là que les souvenirs refont surface.


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Amicalement, E.

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Commentaires: 4
  • #1

    Tastar (mercredi, 03 octobre 2018 18:28)

    j’ai beaucoup aimé cette article très complet et qui donne envie d´acheter un jetable. Tu écris super bien. Bisous ;)

  • #2

    Ta coéquipière interdit de 3pts (mercredi, 03 octobre 2018 21:32)

    Au top l’article!! Tu gères ��

  • #3

    Estelle la marraine (mercredi, 03 octobre 2018 21:46)

    Bravo ma poulette! J'étais impatiente d'avoir cette explication depuis ton article sur la Norvège et vraiement, tu écris bien :-) moi aussi, j'en ai marre de passer des heures à trier ... retour à l'essentiel !!! Grosses bises

  • #4

    A voir si tu trouves qui c’est (mercredi, 03 octobre 2018 22:12)

    L’instant « I »
    Le moment « M »
    Ou encore le jour « J »
    Car la base, c’est bien : ici et maintenant, l’instant présent !

    Bref, top ton article, continue de sortir des sentiers battus, d’écrire, d’explorer